vendredi

l'oppressif (pistes)

Il y a d'abord eu ce rêve, un entre-deux plutôt. J'allumais la radio, la télé, l'ordinateur, je n'entendais que ces voix qui me disaient tu dois, tu ne dois pas,  qui martelaient et mesuraient, doucereuses, les écarts.
Puis cette assurance d'homme libre et athée, que j'avais parfois, cette sensation grisante d'être en dehors de tous leurs préceptes, leurs règles, leurs bonnes conduites, jusqu'à ce jour en face de lui, qui organisait sa vie contrainte au nom de Dieu, mais en conscience, avec une telle joie. Je suis supérieur à lui, pensais-je d'abord, je suis libre, je suis fou, moi (j'aimais à me penser fou, comme si le fou attestait de sa propre liberté, j'aimais les grands mots, je les rangeais bien en ordre dans les tiroirs).
Mais je ne suis pas fou.
Pas libre, non plus.
Mes préceptes tordus, ce qui m'enserre, me bouffe, me conduit à, ou non, je dois les mettre au jour, d'une façon ou d'une autre, se dit-il. Puisque ce sont mes entrailles.

Lui, au moins, les porte toujours en bandoulière.

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